Donner un coup de talon est l’un des mouvements les plus exigeants du Taichi, quelle que soit l’école ou le style. Un bon équilibre stable est indispensable. Donner un coup de talon à hauteur de la taille sans compenser peut être considéré comme un fleuron dans votre pratique.
Description des phases
Une phase initiale très importante : les deux mains se placent coudes écartés à hauteur du centre de gravité, paumes vers la terre. Avec une inspiration profonde, le corps entier se densifie vers le bas et s’allège vers le haut le long de l’axe vertical. Vient alors la phase de concentration en accentuant l’ancrage dans le sol et l’étirement de la colonne vertébrale, phase suivie de l’ouverture synchronisée des coudes et des genoux. En phase finale, extension simultanée des bras, des jambes (y compris la jambe d’appui), et de la colonne vertébrale. Imaginez une expansion dans toutes les directions. Notez que si le coup de talon est donné dans les règles de l’art, la phase finale est vécue comme un réflexe ! Enfin le mouvement de retour s’effectue par une rétraction synchrone vers la position de départ. Pratiquer à gauche et à droite.
Remarques importantes
Le Taichi privilégie l’équilibre même si cela réduit l’amplitude des mouvements. Dans certains arts martiaux, les coups de pieds se donnent en avançant le bassin et/ou en montant une hanche. Ce n’est pas le cas en Taichi. On peut voir certaines vidéos de compétiteurs en Taichi qui lèvent la jambe très haut. Celle-ci est complément tendue. Cette recherche du spectaculaire contredit les principes de l’art. En effet, il n’y a jamais de membres complètement fléchis ou complètement tendus. Dans la partie yang (blanche), il y une petite tache yin (noire). Les textes classiques disent en outre : “Si tu es face à un adversaire d’un niveau égal ou supérieur au tien et que tu lèves la jambe plus haut que le niveau de la taille, tu perds le combat/la vie”.
Nombre de pratiquants, au moment de l’extension de la jambe, se tassent. Dans les arts externes, la force est souvent unidirectionnelle. Par contre, dans les arts internes la force est multi-directionnelle. Elle s’exprime dans les six directions en même temps : bas/haut, arrière/avant et gauche/droite. Ces exigences biomécaniques sont le fondement pour étendre l’énergie de la sphère dans toutes les directions (grande circulation). Le pratiquant peut ainsi étendre le champ de sa conscience à volonté. Courtesy blog Eric Caulier