L’entraînement de l’attention

La vie du philosophe Georges Gurdjieff, de sa jeunesse jusqu’à ses voyages initiatiques à la recherche de la Sagesse. On suit sa quête spirituelle en Asie centrale où il découvre différentes disciplines comme la musique et la danse lui permettant encore de progresser.
Vidéo extraite du film Rencontres avec des Hommes Remarquables – Peter Brook – 1979.

Bahauddin, connu sous le nom de Dervish Baba, enseigne à Gurdjieff certains « secrets », parmi lesquels les « danses sacrées », ou mouvements exécutés par les derviches, ainsi que les règles de l’ordre et la manière d’interpréter intérieurement les textes soufis..

En octobre 1923, Gurdjieff et ses élèves organisent au Théâtre des Champs-Elysées, à Paris, une présentation d’exercices rythmiques. Ces exercices sont présentés à la fois comme une restitution de danses derviches et de cérémonies sacrées (dont Gurdjieff avait été le témoin au cours de ses séjours dans divers monastères soufis d’Asie centrale) et principalement comme une méthode d’éducation.
Le texte qui fut alors distribué aux spectateurs parisiens annonçait : « Le programme de ce soir sera principalement consacré aux mouvements du corps humain dans l’art de l’Antiquité orientale, et particulièrement dans la gymnastique sacrée et les cérémonies religieuses exécutées et perpétuées dans certains temples du Turkestan, du Tibet, de l’Afghanistan, du Kafiristan et du Chitral. »
Le programme s’achevait avec une présentation de l’important exercice du « stop » soufi — au cours duquel l’élève doit s’arrêter complètement au mot « stop » (quiff) lancé par le maître, quels que soient le moment, le lieu et la position du corps.

LE RAPPEL DE SOI

Le « rappel de soi » est l’une des pratiques essentielles enseignées par Gurdjieff. Mais plus qu’une recette c’est un acte de conscience de soi, pour sortir du sommeil, pour s’éveiller.

Je parle du rappel de soi en tant que division de l’attention : c’en est le trait caractéristique. Lorsque j’observe quelque chose, mon attention est dirigée sur ce que j’observe :

« Moi ——–> le phénomène observé.
« Lorsque, en même temps, j’essaie de me rappeler moi-même, mon attention est dirigée à la fois vers l’objet observé et vers moi-même »

« Moi < ——— > le phénomène observé.
« Cela étant défini, je vois que le problème consiste à diriger l’attention sur soi-même sans laisser faiblir ou s’éclipser l’attention portée sur le phénomène observé.
De plus, ce « phénomène » peut aussi bien être en moi qu’en dehors de moi !

« Les premières tentatives que je fis pour obtenir une telle division de l’attention me montrèrent sa possibilité. En même temps, je fis deux autres constatations.
« En premier lieu, j’ai vu que le « rappel de soi » obtenu de cette façon n’a rien de commun avec l’introspection ou avec l’analyse. Il s’agit d’un état nouveau et très prenant dont la saveur était étrangement familière. »
« Et, en second lieu, j’ai compris que des moments de rappel de soi apparaissent en fait dans la vie, mais rarement, et que seule la production délibérée de ces moments crée la sensation de nouveauté »
(P.D. Ouspensky, Fragments d’un enseignement inconnu, p. 177).

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